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Vieille, vieille commune (général), Roucaou noir, rouquié, lucrèce, lasagne (Provence), Groarc'h (Finistère), Demoiselle, corlazo (Groix, Lorient), Vras (Cancale), Vrac (Granville), Crahotte, moulard (St Brieuc), Nade (Vendée, Noirmoutier), Matiote (Arcachon), Mutchurdina, tenka, durdoa, aihena (Pays Basque) |
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Ballan wrasse (GB), Gefleckter lippfisch (G), Geflekte lipvis (NL), Berggylt (Dan, N), Berggylta (S), Viherhuulikala (Fin), Vaquete, maragota (E), Margota, budiao (P), Laszi (I), Chilou papagallos (G), Kniazik (Pol) |
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Critères de reconnaissance |
Corps massif Une seule nageoire dorsale haute sur l'arrière Lèvres charnues Grosses dents coniques |
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Distribution |
Du nord de la Norvège aux côtes du Maroc. Particulièrement abondantes autour des îles Britanniques, sur les côtes françaises de la mer du Nord, de la Manche et du golfe de Gascogne, les grandes vieilles sont présentes également aux Açores, Madère, Canaries. Elles sont rares en Méditerranée, mer de Marmara et mer Noire. |
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Biotope |
La vieille affectionne les côtes rocheuses, les parois verticales et leschamps de laminaires. Elle apprécie particulièrement les grandes failles et les grottes et ne craint pas les zones fortement battues des récifs du large. On peut la trouver de la zone des marées jusqu'à plus de 30 mètres. |
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Description |
Plus grand labridé de nos régions, la vieille a un corps massif, fuselé, protégé par de grandes écailles tenaces. La tête forme une sorte de museau; la bouche, terminale, aux grandes lèvres de couleur vert émeraude à bleuâtre porte de fortes dents coniques, 13 pour la mâchoire supérieure, 20 pour l'inférieure. La couleur est très variable, allant du marron foncé marbré de beige clair au rouge orangé parsemé de taches blanches en passant par le vert émeraude, en particulier chez les jeunes. Les avis sont partagés sur les raisons de ces différentes colorations liées à l'âge, à la maturité sexuelle et probablement aussi à l'environnement habituel. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent. La vieille présente une seule nageoire dorsale comportant de l’avant vers l’arrière, de 18 à 21 rayons épineux suivis de neuf à dix rayons mous, plus longs. La silhouette générale, comme la forme des nageoires, donnent à la grande vieille une fausse allure de petit mérou... que ne dément pas son comportement curieux à l'égard des plongeurs. La taille peut atteindre 60 cm, en moyenne 35/40, pour un poids maximal de 4,5 kg.
Origine du nom scientifique |
Du latin [labrus] = lèvre, et du scandinave [berggylt]. |
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Alimentation |
La vieille est carnivore et se nourrit de crustacés et de mollusques : crevettes, crabes, jeunes homards, pouces-pieds, moules, gastéropodes. Peu de carapaces ou de coquilles résistent à sa puissante mâchoire équipée de solides dents. Au pied des tombants et des roches colonisées par les moules, une grande quantité de débris de coquilles atteste de son activité, au point que le sable en est parfois constitué à plus de 80%. |
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Reproduction - Multiplication |
Comme la plupart des labridés, la vieille naît femelle et peut changer de sexe entre 4 et 14 ans. La maturité sexuelle intervient entre 6 et 9 ans. Au début de l'été, le mâle construit un nid d'algues, cystoseires ou sargasses, dans une faille ou une anfractuosité. La femelle y pond ses œufs, rendus adhérents par un mucus, qui sont généralement confiés à la garde du mâle. Celui-ci les recouvre d'algues et patrouille autour de son nid jusqu'à l'éclosion après 1 à 2 semaines d'incubation. Après une courte vie pélagique (9 à 12 semaines) les juvéniles survivants rejoindront les champs d'algues, rendus peu visibles par leur coloration verte. Ils mesurent alors 6 à 8 cm. |
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Divers biologie |
A l'âge adulte, la grande vieille n'a que peu de prédateurs "naturels", hormis les phoques, probablement les grands dauphins et autres mammifères marins fréquentant nos côtes. Les jeunes peuvent servir de proies aux congres, bars, lieus, seiches et calmars suffisamment perspicaces pour les repérer dans les champs d'algues parmi lesquelles ils se dissimulent. |
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Informations complémentaires |
La vieille, peu appréciée des consommateurs, n'offrant guère de concentrations justifiant une pêche industrielle, n'est pratiquement consommée que dans les zones côtières. Elle est pêchée au filet trémail ou à la ligne et représente un faible apport : 50 à 70 tonnes par an en moyenne, pour les ports français. Cible privilégiée des pêcheurs plaisanciers et des "petits chasseurs" sous-marins, elle s'est raréfiée dans les secteurs les plus fréquentés mais ne semble pas vraiment menacée. Il est probable que, comme le mérou en Méditerranée, elle a appris à se méfier et sait parfaitement distinguer le plongeur inoffensif du prédateur palmé... |
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